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Leur projet nécessite de bonnes jambes mais en attendant, les trois lycéens utilisent leur cerveau. Antonin Rezé, Clémence Champain et Tom Depaifve, tous les trois élèves en terminale STMG, spécialité mercatique, au lycée Marguerite de Navarre, ont imaginé la création d’une entreprise de transports de colis… à vélo.
Livraisons écolos
Le principe ? Des entreprises, administrations ou même des particuliers alençonnais ont besoin de livrer un colis rapidement dans le secteur d’Alençon. Il existe actuellement deux possibilités : ils livrent eux-mêmes leur lettre ou leur paquet perdant ainsi un temps précieux, ou ils passent par la Poste, qui mettra au minimum un jour à livrer.
C’est là qu’intervient ColisBry, la société fictive des lycéens. « Nous proposons de prendre en charge le transport et de livrer en un minimum de temps. » Entre 45 minutes et 1h30 pour la ville d’Alençon, et entre 1h30 et 2h pour son agglomération.
Particularité, le transport est 100 % écologique puisqu’il se fait uniquement à vélo. Tom justifie ce choix :
« L’écologie est un sujet d’actualité pris très au sérieux. C’est très présent dans l’esprit des gens et chacun fait des efforts pour la planète comme le tri, le covoiturage… »
« Cela nous paraissait donc important de proposer un service écologique », ajoute Clémence.
Ports de repas
Ce type d’entreprise a déjà fait ses preuves dans différentes grandes villes comme Caen, Rennes ou Nantes. « Mais aucune offre de ce type n’existe à Alençon », revendique Antonin.
« Nous proposons quelque chose qui n’existe pas ici. »
Un questionnaire adressé à une vingtaine d’entreprises alençonnaises par les élèves « a fait ressortir qu’avec la dématérialisation (internet), l’envoi de lettres était de moins en moins fréquent. Nous avons donc compris qu’il fallait nous diversifier. »
Ainsi, ils ont imaginé un autre type de services : la livraison de repas.
« Tous les travailleurs d’Alençon pourraient commander dans le restaurant de leur choix, et nous ferions le transport jusqu’à leur lieu de travail. »
Ce projet d’entreprise inédite sur Alençon, cela fait plusieurs mois que les trois lycéens le mijotent. Il entre dans le cadre du baccalauréat, qu’ils passeront en juin prochain. « Ils devront présenter leur projet à l’oral lors d’une épreuve », explique leur professeur de mercatique Catherine Weyers. « Cette épreuve est notée avec un coefficient 6. Avec l’écrit cela monte à un coefficient 12. » Autant dire que leur projet est très important pour l’obtention de leur diplôme et ils l’ont bien compris en prenant leur projet à bras-le-corps et en se partageant les tâches.
Convaincre de vrais entrepreneurs
Antonin s’occupe de la communication, Tom du budget prévisionnel et Clémence des statuts juridiques de l’entreprise. Grâce à cette organisation, ils ont pensé à tout. « Le statut d’auto entrepreneur, l’achat de deux vélos à assistance électrique et d’un triporteur qui permet d’emporter 200 kg de marchandises, l’investissement maximum de 7 198 € très exactement, l’éventuelle location d’un local en se renseignant auprès des agences immobilières, la zone à couvrir, les tarifs adaptés à la situation géographique… », énumèrent-ils.
Antonin, qui a lui-même pratiqué le cyclisme en club, à l’Ucad, glisse même :
« Le développement des pistes cyclables à Alençon et dans les villes voisines est une véritable opportunité pour notre projet. »
Pour mettre à profit leur travail, les lycéens aimeraient partager leurs recherches avec de véritables entrepreneurs, qui pourraient effectivement lancer le projet à Alençon.
« Les retours sont positifs, c’est un projet qui plaît alors s’il intéresse une personne qui souhaite réellement le mettre en œuvre, cela nous ferait forcément plaisir », justifie Antonin.
Contact : colisbry@gmail.com