“Être double champion de France senior en étant encore junior, c’est déjà arrivé chez les filles avec Amandine Buchard. Chez les garçons, en revanche…”
Joseph Terhec dans l’histoire ? Ce qui est sûr, c’est que le Radonnais de l’AJ61, handicapé par une douleur au coude, avait vécu une désillusion lors des championnats du monde juniors. Et promettait d’aller défendre son titre national “au mental”.
Une niaque qui lui a permis de remporter cinq de ses six combats par ippon, samedi et dimanche, aux championnats de France seniors première division, à Rouen.
“Il a eu un sursaut d’orgueil et a livré une grosse compétition”, confirme son entraîneur Frédéric Remars. “En finale, il met un ippon magistral, c’était le clou du spectacle. En plus, comme il est Normand, la Kinderarena de Rouen, qui est un petit Zenith, l’a poussé à fond. Ces championnats de France, c’est un retour aux sources après un petit coup au moral aux championnats du monde. On a discuté, il a relativisé cet échec et fait ces championnats de France à fond.”
“Vigilant”
“Heureusement qu’il y avait les kinés pour me strapper”, pointe de son côté le champion. “Avec deux bonnes nuits de sommeil, c’est allé mieux qu’en début de semaine.” Sur cette compétition, Joseph Terhec a été “vigilant”. “J’ai pris combat après combat. J’étais appliqué sur ce que je savais faire, attendant de saisir une opportunité lorsqu’il y en aurait une qui se présenterait. C’est ce que j’ai fait en finale.”
À Rouen, le triple champion de France 2014 (junior, senior, militaire) s’est “senti bien dès le début”. “J’ai été poussé par un public grandiose, je n’avais jamais vu ça.” “Il a prouvé que son titre de l’an dernier n’était pas un accident”, commente de son côté Frédéric Remars. “En finale, il bat un ancien champion de France ; en demi-finale, celui qui avait fait les championnats du monde il y a deux ans. On est très fier de lui.”
Joseph Terhec va savourer ce titre — “un restau avec la famille” — avant de faire une petite pause et de reprendre les cours. L’année sportive a été sacrément chargée.
• Joseph Terhec dédie ce titre de champion de France à son grand cousin, décédé il y a quelques jours. “J’ai une pensée toute particulière pour lui. C’était mon premier fan, je sais qu’il aurait été fier de moi.”
Olivar et Féréol, neuvièmes
“Le week-end a été très positif pour le club, on est content.” Outre Joseph Terhec, Frédéric Remars, entraîneur de l’AJ61, peut se réjouir des bonnes performances de Cédric Olivar, champion de France junior 2015, et d’Alexandre Féréol, tous les deux neuvièmes à Rouen.
“Cédric sort Alain Schmitt, qui avait fait troisième aux “Monde” mais perd ensuite contre notre parrain, Romain Buffet (sélectionné aux Jeux de Londres).“
Angélique Bissinger, de son côté, se fait sortir au troisième tour “au sol, sur une erreur de jeunesse”.