Chaque année depuis 30 ans, Champfrémont triple sa population le temps d’une journée. Aux quelques 300 âmes qu’abritent la commune s’ajoutent au moins autant de coureurs, leur famille et leurs amis venus les encourager. Cela représente plus de 8 700 coureurs venus fouler le bitume de la petite commune mayennaise depuis la toute première édition, en 1986.
Quatre copains et une Foire
C’est toute la beauté de la course à pied. Elle met en valeur le charme des villages traversés par les cavaleurs. Et Champfrémont dispose « d’un site remarquable pour la course à pied », revendique Claude Le Blanc, président de l’AS Champfrémont et l’un des fondateurs de la course.
C’est lui qui, « avec trois ou quatre copains », a décidé de lancer la course campoforménienne. À l’époque, ces « mordus de course à pied » courraient Alençon-Médavy avec des yeux ébahis. La course mythique entre la préfecture ornaise et la forêt d’Écouves a donné des fourmis dans les jambes aux Mayennais, désireux d’organiser « leur » course.
Les néo-organisateurs s’associent à ceux de la Foire Sainte Thuribe, un événement annuel organisé à Sainte-Anne et qui « avait besoin d’animations ». La course, prise en main par le Comité des Foires, a lieu début avril, le lendemain de la Sainte Thuribe.
« À l’époque, le parcours faisait 11,5 km et était encore plus difficile que celui d’aujourd’hui. »
Deux ans au repos
En seulement quatre ans d’existence, la Multonne a doublé son nombre d’inscrits passant de 113 lors de la première, remportée par les deux licenciés du CS Alençon Jean-Louis Robert (en 38′36”) et Chantal Letourneau (en 46′16”), à 236 coureurs en 1989, année où la course de Multonne est passée aux 10 km.
Fort de ce succès, certains membres de l’organisation ont voulu passer un cap et attirer encore davantage de monde. Or la date choisie ne paraissait pas la plus adéquate puisqu’une autre course concurrence la Multonne : Alençon-Médavy, qui a lieu le lendemain. Rien que ça.
Claude Le Blanc propose donc de changer le calendrier de la Foire. Refus catégorique de ses organisateurs.
« Nous avons pris deux chemins différents ». Celui de la course s’est même arrêté là. Pendant deux ans, les coureurs n’ont pas pu améliorer leur chrono sur les 10 km. Claude le Blanc reconnaît :
« Je pensais même que ce serait définitivement fini. »
30 ans de Multonne en images
Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.Plus de 8 700 coureurs ont foulé le bitume de Champfrémont depuis la première édition, en 1986.30 ans de la course de Multonne.30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne30 ans Multonne
Belle relance
Un coup de téléphone va tout changer. Au bout du fil : André Hiron, président des Amis de Sainte-Anne, « bon ami » de Claude le Blanc et surtout « très actif dans la course à pied ». Jugeant « dommage » l’arrêt de la Multonne, il aidera les bénévoles à relancer la course en 1992, à une nouvelle date et dans un format plus « compétitif ». La course a désormais lieu le jour de l’Ascension.
Le comité d’organisation de la course de Multonne (COCM) voit le jour, une association sportive affiliée à la Fédération Française d’Athlétisme est créée (AS Champfrémont). La Multonne prend un nouveau virage et les coureurs suivent le rythme jusqu’à atteindre 427 participants, dont 328 dans la course adulte, en 2007. Un léger changement de parcours en 2004 « pour augmenter à cinq le nombre de passages dans le bourg » a séduit tout le monde. Car la Multonne est avant tout une course familiale.
« On y vient pour passer du bon temps, pique-niquer en famille ou entre amis avant de prendre le départ. C’est devenu un rendez-vous de détente avant tout. »
Rendez-vous des familles
C’est l’une de ces forces : toute la famille peut participer à la course. Depuis 1987, elle est ouverte aux enfants. « On a tout de suite vu que les enfants piétinaient sur le côté alors en organisant une course pour eux, on répondait à un besoin », justifie Claude. À tel point que cela a donné naissance à une section entièrement consacrée aux jeunes enfants au sein de l’AS Champfrémont.
« En 2010, la course s’essoufflait un peu et a failli disparaître. La section jeune, grâce à Fabienne Sorel, a un peu sauvé la course de Multonne car cela a donné un nouveau souffle à l’organisation en général. »
Les parents des enfants prennent petit à petit le relais dans l’organisation et Fabienne Sorel « est pressentie » pour reprendre la présidence.
Claude Le Blanc s’arrête là
Après 30 ans de bons et loyaux services, Claude Le Blanc veut se mettre en retrait, sans regrets et sans crainte pour l’avenir de la course.
« C’est plus facile d’arrêter dans cette situation car il y a du monde pour faire perdurer la course et le club. »
« C’est un bonheur d’avoir organisé la Multonne pendant 30 ans et de ne pas avoir à la faire perdurer sans envie. » Laissant ses 10,1 km entre de bonnes mains, Claude Le Blanc espère que la course de Multonne vivra encore aussi longtemps qu’elle l’a fait jusqu’alors.
Course de Multonne. Lundi 8 mai à Champfrémont, site de Sainte-Anne. De 0,7 km (école d’athlétisme) à 10,1 km (juniors, seniors et masters). À partir de 14 h. Inscriptions : normandiecourseapied.com