Il est arrivé avec une demi-heure de retard sur son programme initial mais n’en a pas pour autant sacrifié sa visite à Alençon. Dès son arrivée dans le quartier de Perseigne, ce jeudi 4 mai à 15 h, François Hollande est d’emblée allé à la rencontre des centaines de personnes (dont les jeunes élèves des écoles du quartier). Accueilli avec joie par la foule, le président de la République française a manifestement pris plaisir à ce bain de foule au cours duquel il s’est volontiers plié au jeu des selfies et autres autographes.
Il a visité le nouveau centre social Paul Gauguin avant de rencontrer les médiateurs de la Ville et des responsables associatifs dans la toute nouvelle salle de la Paix.
Le cortège a ensuite pris la direction de la nouvelle gare d’échange de bus au Champ-Perrier où il a salué les nouveaux délégataires des transports urbains de la ville, MM. Boubet, avant de franchir la Sarthe sur la nouvelle passerelle pour un nouveau bain de foule place La Magdeleine.
46 M€ de l’Etat pour Alençon entre 2012 et 2016
Puis il a mis le cap sur la place Foch pour un discours à l’Hôtel de Ville retransmis sur grand écran depuis la place Foch.
Le député-maire socialiste, Joaquim Pueyo, lui a détaillé la démarche de la Ville en terme d’investissements et d’équipements, selon le projet “Alençon sur son 31″ avant de lui rappeler qu’entre “2012 et 2016″ (”Je choisis ces dates en toute objectivité” a plaisanté le maire en faisant correspondre la durée de la mandature de François Hollande), le soutien financier de l’Etat pour la Ville et la Communauté Urbaine d’Alençon, hors dotation globale de fonctionnement, a été de 46 M€ ! Alors que certains disent d’Alençon que c’est un territoire abandonné, moi je dis non ! Et j’affirme que nous avons été satisfait de votre politique en faveur de l’investissement public. Merci de ce bel effort !”
Joaquim Pueyo lui a confié son “regret” et son “émotion” de le voir quitter ses fonctions de Président. “Vous avez été victime parfois d’un regard injuste. Je devais vous le dire avec sincérité et beaucoup de citoyens partagent ce même sentiment. Merci François Hollande d’avoir choisi Alençon pour l’une de vos dernières visites en tant que Président de la République”
“J’ai choisi Alençon”, a répondu François Hollande “car la dernière fois (le 27 avril 2015, ndlr), je suis venu trop rapidement visiter l’Epide et j’avais fait la promesse que je reviendrai visiter les chantiers d’Alençon. Je ne savais pas qu’il y en avait autant sinon je serais rester plusieurs jours pour tous les visiter !”, a plaisanté le chef de l’Etat.
“Julien Barbé est allé sauver des vies avec le drapeau français”
En aparté, avant son discours, il a rencontré les parents du soldat Julien Barbé tué au Mali le 5 avril dernier et a, lors de son intervention, justifié l’engagement de la France au Mali. “Je savais que les terroristes là-bas pouvaient venir jusqu’en France. Et si le Mali tombait dans leurs mains, le pays aurait connu une nouvelle régression. Les parents de Julien Barbé auraient pu me poser la question de savoir si le fait d’envoyer des soldats français au Mali était nécessaire ! Mais, sans dévoiler de confidence, ils m’ont simplement dit qu’ils étaient fiers de leur fils et je le suis aussi. Car Julien Barbé est allé avec le drapeau français sauver des vies. La France est capable de défendre la liberté partout dans le monde ! Si on renonce à cela, nous ne sommes plus la France !”
Au sujet des investissements de l’Etat dans les équipements d’Alençon, François Hollande s’est amusé du montant : “Quand on fait l’addition, c’est impressionnant ! Parfois l’Etat ignore tout ce qu’il peut donner !” Plus sérieusement, il s’est réjoui de l’utilisation de ces fonds. “Parfois, ils ne sont affectés qu’à du bâti. Là, ils ont été conciliés avec les conditions humaines”.
“La France doit être unie”
En fin de discours, il s’est montré grave et a fait référence au scrutin de dimanche prochain à l’issue duquel son successeur à l’Elysée sera élu. “Il faut vaincre cette idée de l’abandon qui est malfaisante car avec elle, on abandonne la démocratie et la facilité, dans ce cas, est de ne pas aller voter ou de voter pour l’extrême droite”.
“Avec l’exemple d’Alençon, nous montrons que nous pouvons donner une espérance et une stratégie à nos territoires et il faut que nous soyons conscients de tout ce que nous pouvons faire ! Aucun territoire ne ressemble à un autre en France, c’est ce qui fait sa diversité. Et nous avons besoin de rassemblement car la force de la France, c’est d’être unie. Notre capacité est immense et tout ce qui la divise est facteur d’affaiblissement. Dans ces moments, il faut donner la priorité à l’unité de rassemblement et du vivre-ensemble. La France doit être unie et forte pour faire avancer l’Europe qui, elle, protège nos frontières et permet de lutter contre le terrorisme. C’est la base même de sa création !”
Rebondissant sur le débat d’entre deux tours de la veille au soir, François Hollande a affirmé que “l’élection présidentielle n’est pas un concours ! On ne demande pas aux candidats d’avoir des connaissances mais l’ignorance ne peut, elle, pas permettre d’être Président de la République”.
Appel à voter Emmanuel Macron
Un message qui a reçu l’approbation de son auditoire loin d’être avare de riches et soutenus applaudissements. “L’élection de dimanche est déterminante pour l’Europe donc dimanche, le choix doit être européen”. Sans mentionner le nom de son ex-ministre, François Hollande appelle donc à voter pour Emmanuel Macron.
Le président de la République a ponctué son intervention en offrant la médaille de l’Elysée à Joaquim Pueyo. “L’Elysée entre ainsi à Alençon”, a-t-il souri. Juste avant, Joaquim Pueyo lui a remis la médaille de la ville.
Avant de quitter l’Orne, François Hollande a de nouveau pris un bain de foule auprès des Alençonnais présents place Foch qui, au regard de leur enthousiasme, lui sont encore fidèles.
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