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Braquage à Saint-Denis : Trois ans ferme pour l’auteur, six mois pour sa complice

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La supérette de saint-Denis a été la cible d'un braquage jeudi 20 avril. Les auteurs ont été jugés lundi 24 avril.
La supérette de Saint-Denis a été la cible d'un braquage jeudi 20 avril. Les auteurs ont été jugés lundi 24 avril.

L’homme et la femme, interpellés à Condé-sur-Sarthe, jeudi 20 avril dans la foulée du braquage commis à la supérette de Saint-Denis-sur-Sarthon, ont été jugés par le tribunal correctionnel d’Alençon, lundi 24 avril, dans le cadre de la procédure de comparution immédiate.
Vers 17 h, le 20 avril, la patronne du commerce a été alertée par l’attitude d’une femme venue acheter une tablette de chocolat blanc. “Elle a présenté sa carte bancaire mais le paiement a été refusée. Et elle n’avait pas assez d’argent pour payer”, a-t-elle précisé à la barre du tribunal. “J’ai fait le tour de ma caisse pour prendre le numéro de la voiture et là, un homme s’est présenté avec un couteau. Il a fait le tour de ma caisse et m’a dit “Ouvre ta caisse”. J’avais une pression dans le cou avec une main qui tremblait”, détaille la commerçante.
L’homme a pris la fuite avec 150 € à bord d’une voiture conduite par la jeune femme. La gendarmerie a pu identifier la voiture grâce à un témoin. Le couple a été arrêté quelque temps plus tard à Condé-sur-Sarthe.

“Vous sortez de détention et la seule solution que vous proposez, c’est un braquage”

L’homme et la femme ne se connaissaient que depuis quelques semaines. Elle, ancienne héroïnomane au casier judiciaire vierge, lui avait confié avoir une dette de stupéfiants de 160 €. L’idée du braquage a été soumise par l’homme.  “Vous avez 19 mentions à votre casier judiciaire, vous sortez de détention depuis peu et la seule solution que vous lui proposez pour régler ses dettes, c’est un braquage !”, interpelle la présidente.
La femme de 27 ans ayant des attaches aux portes d’Alençon suggère alors la supérette de Saint-Denis-sur-Sarthon comme cible. A la barre, la complice s’effondre en larmes et affiche des regrets. “C’est inexcusable ce que j’ai fait”. La présidente lui rappelle qu’elle a une part active dans les faits. “C’est vous qui choisissez les lieux, vous y venez avec votre voiture, vous repérez les lieux, lui dites d’y aller et conduisez pour prendre la fuite !”
L’avocat de la commerçante relève en insistant sur la notion de co-auteure de la jeune femme “plus que de complice”. Le procureur note que les peines encourues sont les mêmes pour un complice que pour un co-auteur.
“Quand on est épicier à Saint-Denis, ce n’est pas pour se retrouver avec un couteau sous la gorge car les épiciers en milieu rural n’ont qu’une obsession : travailler et finir le mois pour nourrir leur famille. Ça suffit ce genre de violences ! Ma cliente a souffert de cette violence et a été traumatisée.” Elle a notamment écopée de deux jours d’arrêt de travail “et a dû fermer sa boutique à 17 h au lieu des 19 h 30/20 h de d’habitude”. L’avocat réclame 3000 € de préjudice moral.

“Contexte de drogue et de précarité”

” Les faits sont assez simple avec un mode opératoire vieux comme le monde mais ce n’est pas une raison pour minimiser”, annonce le procureur de la République. “Quoi qu’il arrive que ce soit 106 € ou 106 000 €, c’est une somme d’argent dérobée et avec usage de la violence. Le retentissement psychologique est important chez la victime dans ce genre de faits”, insiste-t-il avant de souligner “un contexte de dette de drogue et une précarité” de la jeune femme “qui créé des besoins et la nécessité de commettre ces faits. Et s’ils n’avaient pas été interceptés, d’autres commerces auraient pu être impactées !”
A l’encontre de l’auteur des faits “dont le visage était dissimulé par l’écharpe de la prévenue” retrouvée dans la voiture “ainsi que 106 €”, il requiert 24 mois de prison ferme et un mandat de dépôt ainsi que la révocation de précédents sursis à hauteur de 18 mois. Il invite le tribunal à prononcer une interdiction de séjour dans l’Orne pendant cinq ans.
Une peine de 18 mois dont douze mois avec sursis et mise à l’épreuve est requise à l’encontre de la jeune femme “dont ce sont là, ces premiers faits mais d’une gravité importante et réprimables d’une peine de dix ans comme l’auteur”. Le Parquet requiert également une obligation de soin pour la jeune femme “pour l’accompagner dans une démarche nécessaire” et la confiscation de la voiture “car objet de commission des infractions”.

Voiture confisquée

L’avocate de la jeune femme invite le tribunal à “replacer les choses dans leur contexte” tout en mentionnant que sa cliente “reconnaît les faits dont elle est peu fière”.
Elle s’oppose à la confiscation de la voiture “qui la mettrait en difficulté car si elle ne peut plus se déplacer, ça va être compliqué.”
Le tribunal a finalement suivi les réquisitions du Parquet et a condamné l’auteur du braquage à deux ans de prison ferme et à la révocation de deux sursis précédents à hauteur de 16 mois. Il a par ailleurs l’interdiction de séjourner dans l’Orne pour une durée de cinq ans. Il a été écroué à l’issue de l’audience.
La jeune femme a été condamnée à 18 mois de prison dont un an assorti d’un sursis et d’une mise à l’épreuve pendant deux ans ainsi qu’à des obligations de soins, de travail et d’indemnisation de la victime. Sa voiture a été confisquée.
Les deux prévenus devront, en outre, dédommager la commerçante à hauteur de 3000 € pour son préjudice moral, 500 € pour son préjudice matériel et 800 € de frais d’avocat.


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