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Dans le cadre des “Connexions citoyennes“, CFI, l’agence française de coopérations médias, une émanation du ministère des Affaires étrangères, a voulu mettre en avant des porteurs de projets citoyens en Afrique.
L’explosion des médias en ligne doublée d’une exigence croissante d’un contrôle citoyen de l’action publique constituent en effet une opportunité sans précédent pour des jeunes porteurs de projets innovants désireux de relever les défis de leurs pays. Le projet Connexions citoyennes vise ainsi à les accompagner dans leur professionnalisation et soutenir l’émergence de ces initiatives liées à l’économie numérique.
Une semaine d’immersion en France
Une quinzaine de jeunes porteurs de projets africains ont été retenus après six semaines de formation en ligne et ont été invités à passer une semaine en immersion en France. Dans ce cadre ils étaient ainsi à Paris puis Sarcelles pour appréhender nos problématiques.
Mais surtout, ce vendredi, pour la clôture de leur séjour hexagonal, ils se sont retrouvés à l’Ecloserie numérique et télécentre de Boitron. Une fin de parcours originale qui est le résultat des échanges entre Xavier de Mazenod, l’un des piliers de l’Ecloserie, avec son ami Cédric Kalonji, Congolais et résident secondaire à Pervenchères, qui lui a parlé de cette initiative.
C’est véritable un hasard au début. Cédric m’a parlé de ce projet de Connexions citoyennes et surtout du fait que les intervenants ne connaissaient de la France que Paris et la région parisienne” relate Xavier de Mazenod. “Avec le projet de Boitron nous nous sommes dits que nous pouvions leur montrer ce qui se fait à deux heures de la capitale et échanger avec eux sur nos enjeux en zone rurale non ou difficilement connectée !”
Des similitudes inattendues
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Prenant exemple sur un “Brousse camp” – à l’image de ce qu’ils feront de retour dans leurs pays en se déplaçant dans les zones rurales non connectées – les quinze entrepreneurs, leurs accompagnateurs et les responsables de l’Ecloserie numérique ont échangé tout le vendredi sur des problématiques parfois très similaires.
Venant du Mali, Congo, Cameroun, Sénégal, Bénin, Togo, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina-Faso ou encore Guinée, tous ont reconnu avoir été surpris de découvrir qu’à deux heures de Paris existaient encore parfois des contraintes techniques qu’ils peuvent connaître à des centaines de kilomètres des grosses agglomérations qui, elles, bénéficient des technologies modernes. “Il n’y a non seulement pas de débit mais aussi pas de culture numérique il y a donc un très gros travail de sensibilisation à faire auprès des populations” relèvent-ils.
Des enjeux cruciaux et des risques parfois réels
Ils sont juriste, spécialiste de l’eau, ingénieur informatique, journaliste, sociologue, enseignant, développeur… et tous sont animés d’une même passion chevillée au corps : améliorer le quotidien des citoyens de leurs pays par le biais de la nouvelle économie digitale qui se dessine. Dans un raccourci bien trop fréquent, on parle souvent d’une problématique africaine alors qu’il existe autant d’enjeux que de pays et parfois vouloir améliorer le quotidien, faciliter l’accès au droit, à l’information ou à la connaissance fait encourir à ces “Africtivistes” des risques bien réels :
Ce que se fait dans tel pays serait inconcevable chez moi car je risquerais dix années d’emprisonnement. On a vu des gens du gouvernement débarquer chez des blogueurs et tout casser…” évoquent-ils. “Porter des projets citoyens c’est prendre le rôle d’un activiste et ce rôle il faut l’assumer, soi-même et pour ses proches. Mais tout de même on se rend compte du frémissement désormais qui existe avec le numérique, la plupart des Etats essaient de lancer une “bonne gouvernance”.
Un mouvement qui va désormais très vite : la “force du clic”
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Malgré, dans certains cas, des lois liberticides, et avec la volonté “de rester en vie”, tous ont conscience d’amorcer une révolution sociétale qui se dessine par petites touches ici et là. Il peut être désormais possible de lancer des débats pour les candidats à l’élection présidentielle. “Sur les réseaux sociaux, à commencer par Facebook, les internautes se déchaînent. Face aux “oisifs errants” comme le pouvoir a pu les qualifier, la force du clic se montre plus forte que la force du fric et du flic !”
Amorcer une révolution sociétale, certes, mais à condition d’être soi-même irréprochable. Alors, leur activisme se pare d’une logique de contribution en faveur du citoyen avec, pour tous, un fil rouge : l’Etat de droit.
► Les participants au “Brousse camp” de Boitron
■ Anne-Marie Befoune
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Cameroun. Anne Marie C. Befoune est traductrice indépendante. Elle est une cyberactiviste et appartient au réseau « Africtivistes » (Ligue des cyberactivistes africains pour la démocratie). Son projet. Elle a créé en 2015 la plateforme « Elle Citoyenne » (ellecitoyenne.com) pour la promotion, l’information et l’éducation en matière de devoirs et droits du citoyen. Ce qui n’était au départ qu’un blog est devenu une plateforme participative où des citoyens d’Afrique en général et du Cameroun en particulier s’expriment sur la situation de leur pays.
■ Sally Bilaly Sow
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Guinée. Etudiant en Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion des Entreprises (MIAGE) à Labé (Guinée-Conakry), Sally Bilaly Sow est cofondateur du premier site high-tech de Guinée Yiteretech.com et du site d’informations régionales « Foutanews ». Il est également responsable de la Commission technique et développement de l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI), blogueur sur la plateforme « Mondoblog » de RFI, Observateur de France 24, membre du réseau « Africtivistes » et membre fondateur de la communauté OpenStreetMap Guinée. Son projet, « Les Villageois 2.0 » vise à sensibiliser les jeunes de différentes localités du pays aux avantages et risques des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et à l’utilisation de l’internet pour promouvoir les droits de l’homme, la citoyenneté, la formation et le contrôle citoyen.
■ Awanabi IDRISSOU
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Bénin. Journaliste diplômée du Centre Africain de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CAFPJ), Awanabi Idrissou se consacre à son blog « idrisagri.wordpress.com », lequel fait la promotion de jeunes entrepreneurs du domaine agricole. Cette blogueuse engagée est aussi chargée des relations avec les médias du projet « Bénin vote 229 », la plateforme électorale des organisations de la société civile du Bénin, créée par l’Association des Blogueurs du Bénin. Son projet. Dans le domaine entrepreneurial, le projet « Allolaloi », qu’elle a développé grâce à Connexions Citoyennes, est un site internet et une application qui visent à mettre les textes de lois à la disposition des citoyens.
■ Aly Simboro
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Burkina Faso. Aly Simboro est un jeune Burkinabè diplômé en ingénierie de l’eau et de l’environnement. Co-concepteur de SIMSAN, qui a remporté le 2ème Prix du concours WaterAid en 2015, il est engagé dans des organisations de jeunes pour la protection de l’environnement et a participé au programme Young African Leaders Initiatives (YALI) à Dakar en 2016. Son projet Dans le cadre de Connexions Citoyennes, il a développé le projet « Farafina Eco-Water », qui a pour objectif de promouvoir la gestion et l’utilisation optimale de l’eau en milieu urbain.
■ Seynabou Sy Ndiaye
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Sénégal. Doctorante en sociologie et spécialisée en développement, Seynabou Sy Ndiaye est aussi une bloggeuse et citoyenne engagée. Membre du réseau « Africtivistes », du Mouvement « Y en a Marre », d’ »African Youth Leaders Network » et d’associations citoyennes comme « Unies Vers Elles » – qui oeuvre pour la protection des femmes et des enfants –, elle milite pour une gouvernance inclusive et concertée. Son projet « Moi citoyen », porté dans le cadre de Connexions Citoyennes, est une web TV citoyenne qui promeut une gouvernance participative à travers l’engagement des jeunes, l’éducation à la citoyenneté et le partage de l’information.
■ Maurice Thantan
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Bénin. Titulaire d’une licence en administration du travail de l’Ecole nationale d’administration du Bénin, Maurice Thantan est journaliste à l’ORTB. Blogueur pour Mondoblog (RFI), il a lancé en 2015, l’Association des blogueurs du Bénin, avec laquelle il a conduit le projet « Bénin Vote 2016 », une initiative de veille citoyenne via les réseaux sociaux durant la présidentielle de mars 2016. Il coordonne actuellement le projet « Bénin Open Data Initiative », qui vise à promouvoir l’ouverture des données publiques et accompagner l’intégration du pays au Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO). Son projet, « Tonangnon » (littéralement « le pays sera bon ») consiste à offrir un outil de participation citoyenne et de contrôle citoyen de l’action publique.
■ Tidiani Togola
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Mali. Spécialiste des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), Tidiani Togola utilise les outils numériques pour renforcer la démocratie, la bonne gouvernance et la citoyenneté en Afrique. Il a ainsi fondé « Tuwindi », une organisation à but non lucratif qui encourage le développement socio-économique et l’état de droit en Afrique. Depuis 2010, il crée des applications web et SMS innovantes pour surveiller les élections au Mali, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Burkina Faso. Son projet « MonElu « a pour objectif d’accroître la participation des citoyens et de renforcer la redevabilité des élus, en permettant aux populations de communiquer avec les autorités et de contrôler leurs actions.
■ Etienne Tshishimbi
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RDC. Etienne Tshishimbi est titulaire d’un Master en Informatique. Depuis 2009, il s’intéresse aux problématiques de la gouvernance de l’Internet. Boursier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), il a participé à plusieurs programmes en faveur de la jeunesse. Avec Internet Society Sénégal, il contribue à l’engagement citoyen numérique des jeunes du Sénégal et d’Afrique. Son projet « Régulation Educative » (REG-EDU) a pour objectif de contribuer à faire évoluer les modes de régulation.
■ Antoine Osé Coliko
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Bénin. Antoine Osé Coliko est un activiste des droits humains, engagé aux côtés de la société civile béninoise depuis juin 2014. Son projet vise à améliorer la gouvernance locale grâce à l’engagement citoyen des jeunes dans neuf communes du département l’Ouémé. 45 jeunes bénéficieront d’une formation et seront en capacité de réaliser des vidéos et sketchs afin de dénoncer les dysfonctionnements dans leurs localités. Dans un second temps, il pourront former, à partir des vidéos réalisées, d’autres jeunes dans les villages n’ayant pas accès à l’internet.
■ Edeh Dona Etchri
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Togo. Edeh Dona Etchri développe des solutions technologiques adaptées aux réalités africaines et qui contribuent à la bonne gouvernance, à la participation et au renforcement de la démocratie en Afrique. Son projet « Doumévi », sélectionné par « Connexions Citoyennes », est une plateforme composée d’une application mobile et d’un centre d’appel qui permet aux citoyens d’un pays de géo-localiser les infrastructures défectueuses et / ou dangereuses. Cela permettra aux entreprises disposant d’installations sur la voie publique et à l’Etat de disposer d’un outil dernière génération pour suivre en temps réel l’état des infrastructures publiques et leur impact sur la vie des populations.
■ Komi-Kpandja Kondi
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Togo. Komi-Kpandja Kondi est développeur d’applications. Il est Responsable de l’Informatique et de la Communication au sein de l’agence AMN et administrateur de bases de données à la Commission Electorale Nationale Indépendante du Togo. En 2016 il a créé la Startup « e-Media » et travaille sur une application d’information sanitaire. En avril 2016, il a participé au Bootcamp de Global Innovation Through Science and Technology (GIST) à Dakar. Il organise des ateliers de formation sur la programmation (Africa Code Week) et sur le leadership pour les enfants et les jeunes. (KidsHubs). Son projet : « Centres NUNYAVA », initié dans le cadre de Connexions Citoyennes vise au renforcement des capacités informatiques des jeunes en milieu rural.
■ Cyrielle Raingou
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Cameroun. Cyrielle Raingou est auteur-réalisatrice. Son film documentaire réalisé dans le cadre du projet « 237 Travelin’ » a gagné le prix « stylo d’or meilleur espoir » au Yaounde Short Festival. Son deuxième projet de film documentaire a bénéficié de deux résidences d’écriture, l’une à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) ; l’autre à St Louis (Sénégal.) Son projet « Femmes rurales et médias », développé dans le cadre Connexions Citoyennes, vise à former les femmes rurales aux métiers des médias afin de leur permettre de produire régulièrement des contenus informatifs et cinématographiques sur leur vie et leurs initiatives citoyennes, contenus qui seront diffusés et partagés sur les plateformes créées à cet effet.
■ Alexandre Guibert Lette
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Sénégal. Journaliste, Alexandre Lette est fondateur du tiers-lieu « Rufisque Tech Hub » basé dans l’ancienne ville coloniale de Rufisque, non loin de Dakar. Leader associatif, il lance en 2013 le média en ligne « Echos2rues », une plateforme participative de contribution citoyenne. Egalement consultant en communication sociale pour des ONG, son travail l’amène à questionner la notion des “Communs” dans l’espace urbain dakarois. Son projet. Alexandre souhaite ouvrir le premier espace dédié à la citoyenneté responsable dans sa ville. Son « Teranga Lab » (« La fabrique citoyenne ») doit contribuer à renforcer le rôle des populations dans le contrôle de l’action publique. Ce laboratoire d’innovation citoyenne devra permettre aux organisations à finalités sociales d’accéder aux compétences – bénévolat ou mécénat – dont elles ont besoin.
■ Boursier Tchibinda
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Gabon. Boursier Tchibinda est assistant juridique de formation et secrétaire général adjoint d’un mouvement citoyen « Le Réveil » (www.lereveil-gabon.org) et blogueur (medium.com/@CitoyenTM). Son projet vise à mettre en place une plateforme web citoyenne dont le but est triple : « Proposer – Challenger – Réaliser ». Il s’agit d’accompagner les citoyens sur l’identification des problèmes locaux et la proposition de solutions dont les meilleures seront défendues auprès des collectivités locales concernées.