Londres, fin du XIXe siècle. Trois amis sont invités par un scientifique qui affirme avoir voyager dans le temps grâce à une machine de son invention. Il prétend revenir d’un lointain futur en l’an 802 701. L’humanité actuelle n’existe plus et la Terre est habitée par les Eloïs, des êtres indolents qui partagent leur temps entre des jeux et la dégustation de fruits. Un paradis pourtant gangrené par les Morlocks, une autre espèce humanoïde confinée dans l’obscurité et les entrailles de la planète qui remontent la nuit à la surface pour capturer les Eloïs dont ils se nourrissent…
La Machine à explorer le temps de H. G. Wells ! Peut-être le premier ouvrage de science-fiction où est abordé le voyage temporel mais aussi un ouvrage si célèbre que l’on pense tout en connaitre… Et pourtant, il est un aspect politique souvent méconnu ! Caché derrière l’image des Morlocks et des Eloïs, H. G. Wells, écrivain à la fibre socialiste, lance une accusation terrible au monde de son époque : le triomphale Royaume Uni de la reine Victoria est une machine à fabriquer les injustices sociales. Les Eloïs sont les descendants dune « élite » oisive et les Morlocks ceux des classes populaires laborieuses…
Le scénario de cette nouvelle adaptation est fidèle au texte d’origine avec les lenteurs habituelles aux auteurs de cette époque tandis que le dessin de Mathieu Moreau se révèle excellent dans ses représentations où il mélange avec bonheur modernité, futurisme, civilisation ancienne et une nature qui reprend ses droits.
François Membre