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Pour illustrer ses dires, la présidente de l’UFC Que Choisir de l’Orne teste ses interlocuteurs. C’est ainsi qu’elle a soumis les journalistes à une dégustation « à l’aveugle » de quatre eaux : une du robinet, une de source et deux minérales. Verdict : erreur sur toute la ligne. « Cela prouve bien que l’eau du robinet n’est, au goût, pas différente ni moins bonne que les eaux en bouteille ».
Consommateur et acteur
C’est d’ailleurs le message que l’UFC Que Choisir délivre en conclusion d’une enquête sur la qualité de l’eau du robinet menée entre février 2014 et août 2016 « à partir des résultats officiels du ministère de la Santé et en passant au peigne fin les réseaux de distribution des communes soumis à 50 paramètres ».
De cette enquête est née une carte interactive consultable depuis le site internet de l’association (quechoisir.org). « L’objectif de cette carte est de vérifier si l’eau de sa commune est de bonne qualité. Si ce n’est pas le cas, il faut interpeller les élus pour que ça change. Le consommateur devient ainsi acteur », confie Sylvie Hibou.
Dans l’Orne, il ressort que « 98 % des habitants peuvent boire l’eau du robinet en toute confiance ». Les 2 % restants sont, eux, soumis à une contamination de l’eau par des herbicides (20 communes au nord-est d’Argentan) ou contiennent du plomb, du nickel et du cuivre (40 communes dans le Perche et le pays d’Ouche).
À Alençon, l’eau est qualifiée de « médiocre » car elle contient « des matières organiques ». Mais, souligne Sylvie Hibou, « ces matières ne présentent aucune toxicité et n’ont de conséquences éventuelles que sur le goût ».
0.004 €/l au robinet contre 0.26€/l en moyenne en bouteille
Aussi quand la qualité de l’eau qui arrive au robinet du consommateur est de bonne qualité, l’UFC que choisir invite le consommateur à la préférer à l’eau en bouteille. Pour des raisons financières tout d’abord. « Car l’eau du robinet revient à 0, 004 € le litre contre une moyenne de 0,26 € le litre en bouteille ». De santé également : « Car certaines eaux minérales ne sont pas recommandées pour une consommation quotidienne ». Pour des raisons écologiques enfin : « L’eau en bouteille parcourt en moyenne 300 km par an et produit plus de 150 000 tonnes d’emballages par an soit un effet de serre amplifié ! »
Pour le principe « pollueur-payeur »
De cette étude menée par UFC Que Choisir, il ressort également « que l’utilisation des pesticides en France a augmenté de 12 % entre 2012 et 2014 par rapport à la période 2009/2011 ». Les engrais azotés, à l’origine des nitrates, « restent autant vendus ». Conclusion : « on assiste à une aggravation du principe pollué-payeur », constate l’UFC Que Choisir en annonçant un coût de dépollution de l’eau « variant de 640 M€ à 1 140 M€ par an ».
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Pour améliorer la qualité de l’eau, l’association de consommateurs demande donc « une vraie mise en œuvre du principe pollueur-payeur » mais aussi « une incitation à réduire les intrants polluants via des sanctions dissuasives » et, enfin, « un audit national sur l’état des canalisations » pour « des aides ciblées ».
Et Sylvie Hibou de conclure : « Alors qu’un consommateur sur deux déclare préférer l’eau en bouteille quotidiennement et que les industriels entendent faire croître ce marché de 10 % d’ici 2019, l’UFC Que Choisir de l’Orne appelle les Ornais à préférer l’eau du robinet, plus économique et écologique ! Dans l’Orne, il ne faut pas s’en priver ! »
Recherche bénévoles
L’UFC Que Choisir de l’Orne recherche des bénévoles. Tél. 02 33 26 79 47. Mail : contact@orne.ufc.quechoisir.fr. Site internet : quechoisir.org. Page Facebook : UFC Que Choisir