Continuons notre balade dans le département de La Manche et arrêtons-nous quelques instants dans la région de BRIX. Là se situe la « Colline des Gros Rochers » où on peut apercevoir une énorme pierre, du style monolithe, couchée sur le sol entre deux voies couvertes. Les vieux du coin affirment qu’il s’agirait des vestiges d’une cité enlisée qui s’élevait jadis en cet endroit !
Localité engloutie
Cette localité engloutie serait forte de nombreux trésors que défendrait un étrange animal, indéfinissable, crachant du feu pour empêcher les intrus d’approcher. Mais, puisqu’on parle d’animaux, penchons-nous sur les « OIES DE PIROU » qu’évoquent encore les anciens. On parle des oies du Capitole du temps des Romains mais plus rarement de celles de Pirou !
On se souvient qu’à la fin du IXe siècle, les « Northmen » débarquèrent sur les rivages de la presqu’île et notamment à Créances (On connait aujourd’hui son sol sablonneux et ses célèbres carottes !) Après s’être regroupés sur la plage, les Vikings brûlèrent les demeures faites de bois et couvertes en paille et assiégèrent ce qui n’était alors que la forteresse de Pirou, fièrement dressée en bord de mer. Il s’avère qu’au même moment était donnée une fête organisée par le Seigneur du lieu : Godefroy dit « Le Rouge » !
Transformés en oies
Les chroniqueurs racontent que pour échapper à un trépas certain, les invités de Godefroy se transformèrent subitement en volatiles et prirent leur envol pour échapper aux envahisseurs. Il y avait des oies sauvages mais aussi des martins-pêcheurs ! D’autres témoins racontent que ces créatures magiques ont fondé le château avant de s’y rassembler et d’y vivre paisiblement jusqu’à être dérangées et à leur métamorphose en oiseaux!
Les habitants les plus âgées affirment que ces oiseaux reviennent parfois au cœur des vieilles murailles pour se reposer et se protéger dans le bâtiment qu’ils ont solidement bâti. On accrédite encore la thèse que les nouveaux propriétaires du château mis le feu aux nids et pourchassé les oies !
La plus ancienne demeure aristocratique de Normandie
Il faut voir aujourd’hui le château de Pirou restauré (comme l’Abbaye de La Lucerne prés de Granville) par un prêtre prémontré amoureux des vieilles pierres, L’Abbé Lelégard, clerc avisé qui aurait, dit-on, trouvé un trésor ! On murmure qu’il poussait le raffinement jusqu’à réintroduire les pierres qu’il trouvait dans les vieilles maisons de Granville. Pirou est considéré comme la plus ancienne demeure aristocratique de Normandie encore debout (Originaire du XIIe siècle)
Des moines rapportent qu’un Chevalier de Pirou participa à la conquête de l’Angleterre et reçut en remerciement de la part du Duc Guillaume un domaine dans le Somerset où il fonda Stokepero.
La place forte fut assiégée et démolie pendant la Guerre de Cent-Ans puis restauré une première fois au cours du XVe siècle, puis plus tard aux XVIIe et XVIIIe siècles !
Cette demeure est construite sur une île au centre d’un étang. S’élèvent toujours des remparts du XIIe siècle !
Gérard ROGER