Bien entendu, après les avoir vus courir, on pourrait discourir sur le niveau de la course à pied dans l’Orne.
Sauf qu’il est à la hauteur de la population dans un département qui non seulement vieillit mais perd des habitants.
Hors de question de minimiser des performances, mais est-il normal que deux bientôt sexagénaires soient quatrième et cinquième au scratch de la course Femmes ? On l’avait vu à Sées où c’est une (jeune) nord-Manchoise qui a terminé deuxième féminine, en 39 minutes et quelques. Et chez les femmes, difficile de parler de haut niveau au-delà de 40 mn sur 10 km, comme au-delà de 37 mn chez les hommes. Cela chez les coureurs dans la force de l’âge. Seniors donc.
Pas la même concurrence
Et justement… où sont les seniors ? Eh bien, ils sont rares. Manuel Pilon ? Mayennais. Nolière et Verdu ? Sarthois. Certes, il y a Gibory, Ganné et quelques autres. Et chez les femmes, c’est encore plus rare. Mais la course à pied est un jeu sans frontières… Et quand les meilleurs sur les courses ornaises vont se frotter aux Sarthois, Mayennais et Calvadosiens, ils mesurent mieux leur niveau.
Et puis, courir en loisir, ça marche. Mais s’arracher la goule sur une piste ou un bourbier, faut être motivé.
Les maux de l’immobilité
Bon, stoppons là. Et embrayons sur les bienfaits de la course à pied, sport qui permet de compenser les inconvénients du progrès technique : voiture bien sûr mais également e-shopping, ascenseurs et escalators, congélateur, trotinette, monoroue électrique, etc.
Et samedi 7 janvier, dans la fraîcheur humide de la Plaine des sports à Alençon, dans le cadre du cross FSGT servant de support au championnat de l’Orne FFA, des femmes et des hommes, poussins ou vétérans, ont accompli un effort gratuit qui leur permet de lutter contre les maux de l’immobilité : cancer, dépression, ostéoporose, obésité, pollution des écrans, etc.
Des maux qui expliquent le recul de l’espérance de vie et peut-être également de la vivacité d’esprit.
Bougeons, peu importe la vitesse
Aujourd’hui, on préfère papoter et tapoter des doigts sur un clavier plutôt que remuer ses pieds.
Mais le sport permet de se mouvoir et de s’émouvoir. Restons nomades et fréquentons les nomades-landes.
Et en mettant un pied devant l’autre, quelle que soit l’allure, on retarde le moment où l’on finit les deux pieds devant.
JMF