C’est dans une ambiance tendue et électrique qu’a eu lieu lundi soir 9 janvier 2017, l’installation de la Cdc du Pays fertois et du Bocage carrougien. Une première séance où l’affrontement a primé sur la volonté de travailler ensemble.
Fruit du redécoupage intercommunal orchestré sur le département par le Préfet de l’Orne, la fusion au 1er janvier 2017 entre les Cdc du Pays fertois et du Bocage carrougien a donné naissance à une nouvelle collectivité où l’alchimie risque de prendre du temps. La commune de Rouperroux ayant déjà exprimé le souhait de rejoindre la Communauté urbaine d’Alençon.
Réunis lundi soir à la Maison des associations de Carrouges, dans une salle en longueur qui ne facilite pas les échanges, les 34 conseillers communautaires se sont donc installés autour de la table où la tension était palpable. Alors qu’Eugène-Loïc Ermessent, 1er adjoint de Carrouges, proposait à chacun de se présenter en attendant les retardataires, Daniel Miette, maire de Magny-le-Désert et doyen de l’assemblée, le rappelait à l’ordre, indiquant que cette présentation lui incombait. Le ton était donné.
Le clash
Le Conseil installé, et Dominique Ripaux ayant été désigné secrétaire de séance, l’assemblée a procédé à l’élection du président. Daniel Miette a été élu par 23 voix face à Vincent Véron, 11 voix, conseiller d’opposition à Magny. Le Bocage carrougien n’avait pas présenté de candidat. Au moment d’élire les vice-présidents, dont le nombre a été fixé à 3 après de longues discussions, Françoise-Reig-Hamelin, présidente sortante du Bocage carrougien, a interrogé son successeur : « je ne me vois pas voter pour un poste de vice-président, si je ne sais pas quelle compétence il aura à gérer ». « Ce sont les textes, assure Daniel Miette. Seul, le président a le pouvoir de délégation des compétences. Les choix se feront ensuite en fonction des élus et de leurs souhaits ».
Pierre Correyeur (Joué-du-Bois) est élu 1er vice-président avec 20 voix, 10 pour Eugène-Loïc Ermessent, 2 pour Vincent Véron, 1 pour Daniel Miette, 1 blanc. 2e vice-président : Valérie Chesnel (St-Martin-l’Aiguillon), 20 voix ; Eugène-Loïc Ermessent, 12 voix ; Daniel Miette, 1 ; blanc, 1. 3e vice-président : Dominique Monnier (Carrouges), 22 voix ; Pierre Chivard, 12 voix. Alors que devait avoir lieu l’élection des autres membres du bureau, Eugène-Loïc Ermessent a décidé de partir en s’adressant au président : « Je ne vois pas l’intérêt de continuer à siéger ce soir. Visiblement, tout est bouclé d’avance. Merci pour votre esprit d’ouverture et d’avoir pu rassembler le Bocage carrougien qui aura des options à prendre. J’ai passé l’âge de jouer à ce jeu ». L’adjoint de Carrouges a quitté la salle, suivi par d’autres élus.
Commissions
Le calme revenu, le président a lu et distribué la charte de l’élu local. Le nombre de commissions a été maintenu à quatre : appels d’offres ; finances ; voirie ; aménagement du territoire. Chaque conseiller ayant à se déterminer dans les jours à venir. En clôture de soirée, la demande d’adhésion au SITCOM (Syndicat intercommunal de tri et de collecte des ordures ménagères) d’Argentan a donné lieu, à nouveau, à de vifs échanges entre Daniel Miette et Françoise Reig-Hamelin, qui s’étonnait de voir cette délibération arriver si tard. « Si vous gérez nos affaires comme cela, nous n’allons pas rester longtemps ensemble » a-t-elle lancé, reprochant au président de vouloir tout gérer seul. « Mais ce sont les textes, a rétorqué ce dernier. Nous devons prendre une délibération sur laquelle nos 19 communes devront se prononcer à leur tour. J’ai un courrier de la Préfecture qui le confirme ».
Débutée à 20 h 30, la séance s’achevait à 21 h 25 sur un énième affrontement qui en dit long sur les débats à venir au sein de cette nouvelle Cdc.
Michel Moriceau