Il y a un quart de siècle, le Conseil général a envisagé de créer un aérodrome au nord-est de Sées. Le Département a alors fait l’acquisition de 100 ha de terres sur Sées et Neuville.
Le projet a été gelé à l’époque où les finances du Département étaient au plus mal. Puis il est revenu sur le tapis (vert en attendant le tarmac) avant d’être de nouveau gelé. Le projet a été jugé déraisonnable.
Danseuse
Il semble qu’on peut désormais parler d’ex-futur aérodrome, quand on lit un rapport de la Cour des Comptes sur le sujet.
Les magistrats financiers ont pointé du doigt les déficits chroniques des petits aéroports, y compris celui de Rennes : 539 000 passagers en 2015, loin de la rentabilité fixée à 800 000.
La Cour des Comptes regrette également la prolifération de ces structures, une particularité française. Exemple avec cinq aéroports en Normandie, distants de 150 km à vol d’avion : Cherbourg, Caen, Deauville, Le Havre et Rouen.
Observation d’Yves Crozet, économiste spécialiste des transports cité dans un récent article du mensuel « l’Expansion » : « Les élus veulent croire qu’un aéroport va créer de la richesse, alors qu’en réalité ils entretiennent une danseuse ».
Alors, si l’aérodrome s’était fait, c’était le crash ?
Court et bio
Dès lors, que vont devenir les terres ? Exploitées à titre précaire par des agriculteurs (céréales et élevage), elles ont été mises à disposition de la SAFER, par le biais de deux conventions.
Le Conseil départemental souhaite « étudier les moyens de pouvoir reprendre la gestion complète de ces terres et les mettre à disposition d’un ou plusieurs agriculteurs participant à la filière ornaise de promotion des produits locaux, des produits bio et de proximité en circuits courts de distribution. L’objectif est de conduire une expérimentation, en étroite collaboration avec la Chambre d’agriculture ».
Un projet complémentaire à la ferme bio envisagée par la Communauté de communes des Sources de l’Orne ? Un projet combattu par la Chambre d’agriculture de l’Orne et la Safer.
JMF