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Les braqueurs condamnés à deux ans et un an de prison ferme

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Les deux braqueurs ont été jugés par le tribunal correctionnel d'Alençon, mercredi 21 décembre  -
Les deux braqueurs ont été jugés par le tribunal correctionnel d'Alençon, mercredi 21 décembre -

17 septembre 2016. 18 h 45. Un individu encagoulé entre dans le tabac-presse de Courteille, place du Point-du-Jour, à Alençon. Muni d’une arme de poing, il tient en joue le patron et lui crie « la caisse ! ». Mais le buraliste ne se laisse pas impressionner et ceinture son agresseur.

Un deuxième individu, également encapuchonné et armé, surgit alors et assène un coup-de-poing au patron. Le fils du buraliste, présent à l’étage, vient au secours de son père : à l’aide d’un client, il neutralise le second braqueur. Immédiatement interpellés et placés en garde à vue, les deux Saint-Paternais (22 et 26 ans) avouent également être les auteurs du vol à main armée commis au préjudice de Carrefour Contact Marché, quelques semaines plus tôt (le 25 août), rue de Verdun (à Alençon).

« Faire de l’argent »

Mercredi 21 décembre, les deux hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel d’Alençon (ils devaient être jugés dans le cadre de la comparution immédiate, le 19 septembre, mais avaient sollicité un délai pour préparer leur défense).

Les deux Sarthois, qui se fréquentent depuis l’enfance, reconnaissent les faits : « On voulait se faire de l’argent », expliquent-ils. « C’était pas préparé, c’est l’appel des sous qui nous a poussés à agir ». Des sous pour « payer » des dettes liées à une consommation régulière de drogue. Pourquoi ne pas trouver un travail ? « Du boulot ? Y’en a pas », déclare le plus âgé.

Les deux braquages auraient été décidés autour d’un verre, « à l’apéro », « à l’arrache ». Pourtant, les deux Saint-Paternais étaient parés d’un attirail complet : gants, cagoules, vêtements noirs, et surtout, armes « d’une ressemblance criante avec des vraies », relève le président du tribunal. Un pistolet à billes, et une copie conforme, mais bien factice, d’un revolver.

Ces armes ont été utilisées au tabac-presse, mais également au Carrefour Contact, que les deux prévenus de « vol avec violence et en réunion » ont braqué le 25 août, à 19 h. Le mode opératoire était identique : visages dissimulés, mains gantées et armes pointées sur le caissier.

Branquignols ?

Cette fois-là, la tentative avait abouti. Mais le butin était maigre : 163 €. « C’était pas assez pour rembourser nos dettes, alors on a utilisé l’argent pour boire des coups », livrent les prévenus. « Le braquage a donc servi à rien ? », interroge le parquet. « Oui, c’était du grand n’importe quoi ».

A-t-on affaire à deux « pieds nickelés » ? Ce n’est pas l’avis de l’avocat du salarié du supermarché : « Ce ne sont pas de simples branquignols. L’acte odieux qu’ils ont commis peut avoir des conséquences gravissimes sur les victimes. Mon client est depuis en proie à des troubles du sommeil, il est fortement choqué ».

L’avocate du buraliste et de son fils pointe la préparation, ourdie avant chaque braquage : « Ils ont choisi d’agir quelques instants avant la fermeture des commerces, le visage dissimulé et en réunion », liste Me Céline Gasnier. Elle note que, pour le buraliste, le préjudice personnel est doublé d’un préjudice commercial : « Certains clients, présents le jour des faits, ont eu très peur et, depuis, refusent de revenir ».

L’improvisation, invoquée par les Sarthois, est aussi réfutée par le parquet - « Les prévenus étaient froids, fermes, déterminés et préparés » – qui requiert une peine de quatre ans de prison (assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve de six mois pour le plus âgé, et d’un an pour le plus jeune, dont le rôle est jugé secondaire).

Des réquisitions « disproportionnées », selon la défense. « Comment peut-on évoquer une entreprise concertée, préparée ? On est loin de Braquage à l’italienne », constate Me Kian Barakat (barreau de Caen). Pour elle, le tribunal a bel et bien à juger une « équipe de branquignols », dont l’idée d’un braquage a germé au milieu « de vapeurs d’alcool ». Et d’étayer : « Lors du vol à main armée à Carrefour, seule la partie basse du visage des prévenus était dissimulée grâce à leurs tee-shirts ».

Détenus à Coulaines

Pour son client, le plus jeune des deux prévenus, elle demande une « une peine vigoureuse mais qui puisse être aménagée ».

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le plus âgé à trois ans de prison dont douze mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de deux ans comprenant les obligations de travail, de soins, et d’indemniser les victimes ; ainsi que l’interdiction de porter une arme.

Son complice est condamné à la peine de deux ans de prison dont douze mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve, comprenant les mêmes obligations et interdiction.

Les deux hommes ont été maintenus en détention, à la maison d’arrêt de Coulaines.


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