L’édition 2016 de Jazz Orne danse, festival chorégraphique normand organisé par la Compagnie Arthur Plasschaert, a connu pour sa onzième édition un beau succès artistique une nouvelle fois.
Plus de 1500 spectateurs sont venus découvrir les six spectacles accueillis sur des villes comme Alençon, Argentan, L’Aigle ou Bagnoles-de-l’Orne. En soi une belle réussite pour une programmation de grande qualité avec des rendez-vous exceptionnels comme avec les Ballets Jazz de Montréal.
Un gros potentiel
Pourtant, les organisateurs ont conscience qu’ils pourraient faire nettement mieux comme l’évoquent Loïc Le Page et Sébastien Lelièvre, responsables de la programmation et communication du festival :
Ce festival a une vocation normande, il est fondamentalement attaché à la région et d’ailleurs il en reçoit le soutien. Dans le département, nous avons une disparité de populations en milieu urbain et rural et notre défi et de faire bouger un maximum de monde, d’impliquer aussi des associations artistiques locales ».
En onze éditions, les responsables ont identifié un gros potentiel de spectateurs mais le territoire reste une terre de conquête : « Tout ce qui existe fonctionne mais l’artistique est parfois mis à la marge. Et surtout nous nous retrouvons limités par des problématiques de jauges lors des spectacles. Par exemple, trois cents personnes pour les Ballets Jazz de Montréal, on aurait pu faire bien plus ! »
Unique en France
De toutes ces pistes d’évolution, la Compagnie tire à chaque édition les leçons et peaufine l’édition suivante. Au fil des années, ce festival a su s’imposer à l’échelon national :
Nous sommes très certainement le seul outil de promotion de cette taille en France pour la chorégraphie et le jazz. Notre territoire est rural mais arrêtons de dire qu’il est enclavé. En fait, ce qui fait défaut c’est davantage de convivialité autour de ces événementiels que les gens, les collectivités pourraient s’approprier… »
Pour 2017 : place aux histoires
Pour 2017, la programmation n’en est qu’à ses balbutiements mais déjà fleurit un fil rouge qui pourrait tourner autour de la danse et le théâtre. « Il y a une vraie tendance à raconter des histoires en les chorégraphiant, cela plait énormément à l’image du spectacle Broken Wing, hommage à Chet Baker ou encore les Ballets Jazz de Montréal qui souhaitent se rapprocher du monde du cirque. »
Occasion aussi de revenir aux fondamentaux du festival où le jazz se fait l’art de l’expressivité et de caresser l’espoir de faire venir tout simplement une comédie musicale.
■ Pratique : Jazz Orne danse 2017, du 14 au 28 octobre 2017, à Argentan, Alençon et Mortagne-au-Perche, villes déjà confirmées.