Impossible d’envisager le fonctionnement du Service départemental de secours et d’incendie de l’Orne sans ses volontaires. Une clé de voûte dans le maillage territorial ornais qui permet d’assurer des interventions sur l’ensemble du département et en permanence.
Les sapeurs-pompiers volontaires (SPV) représentent 93% des effectifs des sapeurs-pompiers et assurent plus de 86% des interventions du SDIS 61.
Un enjeu majeur de société
La caractéristique de l’Orne est d’être à dominante rurale. La population agricole compte 3260 exploitations dont 1670 exploitations laitières qui concerne environ 3420 personnes. L’activité d’élevage est également très marquée. Le SDIS recense enfin 25 sapeurs-pompiers volontaires dans ses rangs issus du milieu agricole.
Pérenniser le volontariat est donc un enjeu de société majeur, notamment dans les territoires ruraux, venant conforter l’engagement des 1350 SPV de l’Orne. Si diverses dispositions permettent de favoriser le volontariat, il n’en restait pas moins que nombre de volontaires éprouvaient des difficultés à concilier leur mission avec les impératifs de leur vie professionnelle et, au final, certains devaient renoncer à leur engagement.
D’où la création d’une nouvelle convention co-signée entre l’Etat, le SDIS, les départements de l’Orne, la Mayenne, la Sarthe et la Manche, la Chambre d’agriculture par le biais de son service de remplacement et le fonds Créa Venir du Crédit Mutuel.
Comme l’explique le lieutenant Jean-Paul Lechevallier, responsable du service promotion du volontariat au SDIS, cette convention est cruciale et l’Orne fait figure de pionnière au niveau national :
Nous connaissons déjà des partenariats mais dans d’autres domaines comme par exemple la partie secourisme grand public avec la réanimation cardio-pulmonaire. Cette fois, la convention a été élargie au monde agricole afin que les sapeurs-pompiers volontaires qui sont également agriculteurs puissent bénéficier d’aides afin de se faire remplacer lors de leurs absences pour congés, ou lors de formations. Les enjeux concernent tout autant la nécessité de se former que de maintenir le volontariat en milieu rural”.
Un cadre national
La convention multi-départementale et inter-régionale s’appuie sur une convention cadre nationale signée en février par Manuel Valls. Le Lieutenant-Colonel Richard, commandant le SDIS, a accueilli ce lundi tous les protagonistes et il a avoué “n’avoir jamais vu autant de présidents d’un coup dans l’enceinte du service départemental”.
Julien Marre déjà, président du Service de remplacement France, qui a salué l’engagement “de 5000 agriculteurs actuellement engagés comme pompiers volontaires et pour lesquels cet engagement est parfois compliqué surtout en période de crise comme nous en vivons actuellement”.
Pour le président de Créavenir Crédit Mutuel, “une telle convention est porteuse de lien social et de sens et correspond à nos valeurs de solidarité. Les formations aux gestes qui sauvent ont été très nombreuses et suivies, elles peuvent aussi provoquer chez les jeunes l’envie de devenir sapeur-pompier. Il ne faut pas oublier qu’il y a dix fois plus de décès liés aux accidents vasculaires-cérébraux qu’aux accidents de la route”.
Alain Lambert, président du Conseil départemental de l’Orne, accompagné de son homologue mayennais Olivier Richou, a vu dans ce partenariat “une nouvelle forme de vie en société que nous réinventons. Nous avons longtemps cru que tout pouvait être réglé par les institutions mais nous avons chacun une part à prendre. C’est un privilège de vivre en démocratie, un privilège à préserver et il faut que chaque citoyen prenne conscience que la réussite dépendra de la part qu’il prendra au sein de la société”.