Elle était arrivée à 16 h 55 à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de l’Orne ce 10 septembre 2015 pour obtenir un document. L’Alençonnaise de 58 ans s’était alors « énervée » sur le distributeur de tickets « tout en criant ». Un agent orienteur lui a rappelé qu’elle était là pour l’orienter et l’aider dans sa démarche. En guise de réponse, l’Alençonnaise l’a attrapée par le cordon qui tient son badge de présentation avant de lever une main et de se raviser. Elle a ensuite été dirigée vers l’espace accueil.
Entendue quelques jours plus tard, après la plainte de l’agent de la CAF, la femme a reconnu sa colère mais nié la violence à l’endroit de l’employée.
Absente à la barre du tribunal correctionnel devant lequel elle devait répondre de ses gestes, l’Alençonnaise n’a pu apporter d’autres précisions. La victime était en revanche présente.
« Cette femme, que je ne connaissais pas, est arrivée cinq minutes avant la fermeture de la CAF et a appuyé plusieurs fois sur le distributeur de tickets. Elle m’attrapé par le cordon qui retient le badge sur lequel figure mon nom. J’ai retiré sa main qu’elle a ensuite levée. Elle était injurieuse et coléreuse », détaille l’employée de la CAF qui, après les faits, a été prise en charge par une victimologue.
“Les invectives sont légion”
« La prévenue ne souhaitait pas une attestation en provenance d’une borne mais d’une personne de guichet : c’est possible sans violence ! Elle ne travaille pas donc il lui appartient, pour cela, de se présenter autrement que cinq minutes avant la fermeture de la CAF. Les choses n’ont pas dégénéré car elle a finalement été orientée vers le service qu’elle désirait mais les invectives, dans ces services publics, sont désormais légion. Il faut que les usagers de la CAF, qui n’ont probablement pas une vie facile, comprennent que ce n’est pas dans un climat délétère et d’agressivité qu’ils obtiendront ce qu’ils veulent. L’aide aux personnes doit se faire dans la sérénité », a plaidé Me Hubert Guyomard, l’avocat de l’agent et de la CAF de l’Orne qui réclament, chacun, un euro de dommages et intérêts.
La substitut du procureur de la République, Audrey Berrier, requiert deux mois de prison ferme pour ces « faits inexplicables et déplorables ».
Le tribunal a finalement condamné l’Alençonnaise, dont le casier judiciaire était jusqu’alors vierge, à un mois de prison avec sursis. Elle devra dédommager l’employée et la CAF à hauteur d’un euro chacun et de 400 € au titre des frais d’avocat.