C’est une manière originale de trouver sa voie.
Juliette Angot, fraîchement diplômée du baccalauréat au lycée Marguerite de Navarre, ne sait pas encore quel domaine d’études choisir. Alors, « plutôt que de perdre une année à la fac sans savoir vraiment dans quel cursus s’engager », elle choisit de faire ses valises.
Voyager et se rendre utile
Car ce qu’elle sait, c’est qu’elle a soif de découverte et qu’elle souhaite voyager, « peu importe la destination », précise-t-elle.
« Ma mère et mon père ont, chacun de leur côté, beaucoup voyagé étant jeunes. Ni l’un ni l’autre ne regrettent cette expérience et les deux m’encouragent. »
Surtout, Juliette souhaite, tant que possible, se rendre utile.
Alors, elle s’est renseignée sur les services volontaires européens (SVE) et s’est rapprochée de l’association alençonnaise D’Écouves verte, qui dispose d’une certaine expertise dans ce domaine.
Charles Grzybowski, animateur au sein de l’association qui a lui-même une expérience similaire, l’a aidé à mûrir son projet. « Il m’a donné des pistes pour me faire réfléchir sur mes véritables motivations avant de me lancer. »
Ses conclusions : elle veut travailler bénévolement pour une association environnementale. « Un domaine auquel j’ai été sensibilisée depuis toute petite », justifie-t-elle.
Bon contact avec une association marocaine
C’est ainsi qu’elle s’est redirigée vers un Service Civique, qui offre plus d’opportunités dans ce domaine. Elle contacte alors plusieurs associations étrangères, et une lui répond. Il s’agit de l’association Amuddu, qui signifie « voyage » en berbère, à Taroudant, une ville à l’ouest du Maroc. Ce pays, elle l’a visité récemment avec ses parents mais aimerait « mieux le connaître ».
« Mon profil leur a tout de suite plu, j’ai senti qu’ils étaient enthousiastes à l’idée de m’accueillir. Et le contact avec le responsable a été très bon ».
Surtout, le champ d’action d’Amuddu correspond parfaitement aux envies de Juliette.
« Amuddu œuvre pour la protection de l’environnement en organisant des chantiers bénévoles. »
Aménagement paysager, création d’espaces verts dans les quartiers et écoles… Mais pas seulement.
Échanger pour s’enrichir
Elle organise également des moments d’échange avec des jeunes marocains et les autres volontaires étrangers de l’association. C’est justement l’une de ses autres attentes.
« Je veux pouvoir échanger sur nos différents modes de vie, découvrir celui des autres bien sûr mais aussi faire découvrir le mien ».
Mais cet exil de huit mois, du 9 janvier au 9 septembre 2017, a un coût. Elle a prévu un budget de 4 750 € pour l’ensemble de son séjour, hébergement et nourriture compris. « Ils ont déjà peu de moyens là-bas, où le salaire moyen est de 150 €. Je trouve donc normal que ce soit à moi de trouver les fonds. »
Elle a fait une demande auprès de la Région Normandie, qui pourrait l’aider à hauteur de 1 000 € si son projet est soutenu. La réponse est attendue le 5 décembre.
Deux entreprises alençonnaises, ATCA et Ford, lui ont versé 100 € chacune. Elle lance un appel auprès d’autres entreprises, désireuses de la soutenir dans sa démarche. « Chaque don, financier ou matériel, est le bienvenu car je ne peux pas apporter autant de fonds personnels et je risque d’abandonner le projet. »
Si elle y parvient, Juliette tiendra un blog de voyage pour que tout le monde puisse suivre son périple.
À son retour, elle aura peut-être une idée plus précise du métier qu’elle voudra faire. C’est en tout cas un autre de ses espoirs.
Contact : julietteangot@hotmail.fr