Clik here to view.

Sixième semaine de grève à l’hôpital d’Alençon pour le personnel du Smur (Service mobile d’urgence et de réanimation) et les assistants de régulation médicale du Samu 61 (Service d’aide médicale urgente).
Toujours « aucun contact »
Depuis le 19 septembre, ils expriment leur désaccord sur la réorganisation de leur service, voulue par leur direction. Depuis que le directeur du CHIC (Centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers) a annoncé dans un communiqué le 6 octobre, le report de cette réorganisation, initialement prévue le 1er janvier 2017, les grévistes sont toujours sans nouvelles de la direction. « Nous n’avons toujours aucun contact », confirme Jean-Marc Chompton, cadre technique chargé de la gestion des ambulances du Smur.
Le dialogue est donc toujours rompu, alors que le personnel réclame « un calendrier précis et des propositions concrètes chiffrées » sur la mise en application de la réforme, qui fait suite aux préconisations de l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé).
Un conseil de surveillance, présidé par Joaquim Pueyo, député-maire d’Alençon, s’est tenu vendredi 14 octobre. Les grévistes n’ont pas été sollicités mais d’après Jean-Marc Chompton, il a été estimé que « la réorganisation est légitime mais sa mise en œuvre est trop rapide ». Selon le conseil de surveillance, « le mouvement social serait dû à une incompréhension de la réforme » et « le directeur doit trouver un consensus ».
Pas d’urgence budgétaire
Budgétairement, les représentants du personnel estiment que la direction « dispose d’un délai d’un an » avant de devoir mettre en place la réforme, « ce qui permettrait de se mettre autour de la table pour en discuter ».
« Nous devrions avoir des nouvelles à partir de ce mardi 25 octobre et les choses devraient bouger cette semaine », estime Jean-Marc Chompton.
Pour réduire le financement de l’Agence Régionale de Santé (ARS), la direction envisage de mettre fin aux astreintes actuelles des trois ambulanciers, qui s’ajoutent à un ambulancier posté à l’hôpital. À la place, trois ambulanciers seraient postés jour et nuit au sein de l’établissement. « Cela veut dire beaucoup moins de flexibilité, et un poste en moins la nuit », déplore l’ambulancier Olivier Leclère, représentant CGT.
De plus, le transport des patients d’hôpital à hôpital pose problème. Actuellement, c’est le centre hospitalier d’Alençon qui gère ces transports dans les différents centres ornais. Demain, chaque établissement devra prendre en charge les transports de son secteur alors que les équipes sont insuffisantes, selon les grévistes.
Pour le Samu 61, c’est la mutualisation des compétences qui est en cause. Un ambulancier pourrait être utilisé comme infirmier au sein des urgences. Or lorsque ce dernier doit partir en intervention, son poste aux urgences resterait vacant.
De nombreux citoyens soutiennent le mouvement de grève du personnel hospitalier. Plus de 3 600 signatures ont été récoltées sur le piquet de grève, auxquelles s’ajoutent les 760 signatures numériques, sur internet.