Dans une période morose, marquée par le chômage et les attentats, à moins d’un an de l’échéance électorale présidentielle, qui a souvent pour conséquence de geler nombre de projets, il semble qu’un secteur tire son épingle du jeu. Cette année, en matière de bio, tous les voyants sont au vert ! Pour preuve, les + 20 % de croissance enregistrés lors du 1er semestre 2016 en comparaison des six premiers mois de l’année 2015. Les produits bio n’en finissent plus d’attirer de nouveaux consommateurs et de nouveaux producteurs au point d’estimer le marché de la bio à 6,9 milliards d’euros d’ici la fin 2016.
►89 % des Français consomment bio, même occasionnellement
D’après le dernier baromètre Agence Bio/CSA, la part des consommateurs a atteint, en 2015, “un niveau inégalé en France. 9 Français sur 10 (89 %) ont déclaré avoir consommé bio au moins occasionnellement en 2015 (contre 75 % en 2014 et 54 % en 2003) et 65% au moins une fois par mois (contre 49 % en 2014 et 37 % en 2003)”. Seuls 11% des Français déclarent ne jamais consommer de produits bio, contre 46 % en 2003. Cet engouement pour la bio est évidemment multiple. Didier Perréol, président de l’Agence Bio indique notamment que les consommateurs de produits bio révèlent ainsi la volonté de préserver leur santé, l’environnement mais aussi de privilégier la qualité et le goût des produits. Nombre d’entre eux se dirigeraient d’ailleurs vers la bio au moment de fonder une famille. Résultat : les produits bio pour bébé se développent de plus en plus. Autre argument en faveur de la bio : les producteurs se multiplient et les réseaux de distribution sont de plus en plus étendus. Aujourd’hui, les produits bio ne se trouvent plus seulement dans les magasins spécialisés mais aussi dans la grande distribution ou encore via des circuits courts et donc plus directs. De même, nombre de cantines scolaires et restaurants d’entreprises ou collectifs proposent régulièrement au moins un aliment bio dans leurs menus.
►Faire correspondre l’offre et la demande
Evidemment, il va falloir désormais répondre à cette demande croissante du consommateur. Et là encore les premiers indicateurs sont plutôt rassurants puisque 21 nouvelles fermes bio se sont installées chaque jour au cours du premier semestre 2016. Il est vrai que ceux qui font le choix de respecter le cahier des charges bio imposé dans le cadre d’un règlement européen perçoivent une prime à la conversion. Si, globalement, le marché de la bio est en pleine expansion, reste à ne pas s’endormir sur ses lauriers. Car le véritable enjeu des années à venir sera de faire correspondre, au plus juste, l’offre et la demande et ne pas se retrouver en sous-production ou en sur-production, ce qui aurait un impact direct sur l’ensemble de la filière.
Une histoire de chiffres
APEI-Actualités. C.B.