Afin de garantir la protection de la ressource en eau, la Communauté de communes (CdC) des Sources de l’Orne envisage d’acheter une ferme de 83 hectares, ainsi que le bâti (maison et bâtiments), au nord de la ville.
La vendeuse avait trouvé un acquéreur pour 1,3 million sans le bâti, mais la SAFER a préempté, à moins cher, avec l’intention de rétrocéder les terres aux agriculteurs riverains. Or, la vendeuse ne souhaite pas voir la ferme disloquée et préfère une destination bio. Aussi, quelques jours avant la fin du délai de rétractation, elle a dit non.
1,25 million
Contact a été pris avec l’association Terre de lien, à but non lucratif et à vocation bio (qui a acheté des terres à La Lande-de-Goult).
Mais, lors du prochain conseil de communauté, Jean-Pierre Fontaine va proposer l’achat par la CdC, pour 1 258 090 €. Ainsi répartis : terrains pour 960 560 €, bâti pour 297 530 €.
Financement
L’agence de l’eau pourrait financer 80 % de l’achat des terres. Une incertitude demeure sur la participation à l’achat du bâti.
Au total, il en coûterait à la CdC entre 251 618 et489 642 €.
Les frais notariés pourraient être couverts par une participation du Syndicat départemental de l’eau (50 000 €).
La CdC emprunterait sur vingt ans et pourrait amortir les annuités par les revenus : terres (200 € l’hectare, ce qui paraît élevé pour certains élus du monde agricole) et la maison (400 €/mois). Total des revenus estimés : 21 506 €/an.
La CdC augmenterait aussi, d’un poil, le prix de l’eau.
Utilité
Côté CdC, on protège l’eau, on installe un jeune agriculteur en bio, voire un maraîcher. Cela peut intéresser la restauration scolaire mais aussi celle du secteur social. Lycée agricole et CFA peuvent trouver là un exemple concret pour le volet pédagogique.
Apparemment, une très nette majorité d’élus votera le projet. Cela n’exclut pas certaines réticences.
Exemples entendus : « belle opération mais est-ce rôle de la CdC d’acheter une ferme pour la remettre à quelqu’un d’autre ? ». Le prix à l’hectare (11 500 €, contre 7 000 en moyenne dans l’Orne) est jugé élevé. Au départ, le prix de vente aurait été de 14 000 €, selon certaines sources. Il est vrai que lesdites terres ne sont pas les plus pauvres du département. Certains rappellent qu’il faut décompter les impôts locaux des recettes.
D’autres sont séduits : « c’est un bon projet économique, il faut y aller ». Il n’aurait « pas de souci sur le plan technico économique » confie un élu qui y voit une opération d’aménagement du territoire.
Un sujet sensible : les agriculteurs riverains ont-ils dit leur dernier mot ? La SAFER va-t-elle apprécier ? Pas sûr.
Un sujet qui sera évoqué lors du conseil communautaire (public) le jeudi 13 octobre à 20h30 à Aunou-sur-Orne.
JMF