Depuis lundi 19 septembre, le personnel du Smur (Service mobile d’urgence et de réanimation – 15 personnes) de l’hôpital d’Alençon est en grève. Ambulanciers, infirmiers-anesthétistes et médecins refusent la réorganisation de leur service telle que voulue par la direction du CHIC (Centre hospitalier intercommunal) Alençon-Mamers (et faisant suite aux préconisations de l’Anap – Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé, qui a réalisé un audit fin 2015 à l’hôpital).
Entretien, le 3 octobre
Principal service concerné : celui des ambulances. Actuellement, le Smur du CHIC fonctionne avec trois ambulanciers le jour. Et un ambulancier posté (sur site, à l’hôpital) ainsi que trois d’astreinte la nuit. L’Anap préconise trois ambulanciers jour et nuit postés, avec suppression des astreintes, pour assurer les départs primaires immédiats la nuit. « Cela veut dire beaucoup moins de flexibilité, et un poste en moins la nuit », déplore Olivier Leclère, ambulancier depuis 32 ans. « Aujourd’hui, avec un ambulancier posté et trois d’astreinte, nous nous gardons la possibilité de répondre à l’urgence, et pas seulement à Alençon. Avec la réorganisation voulue, ce ne sera plus possible. C’est la vie des citoyens qui est en jeu », alerte le représentant CGT.
Les grévistes demandent « des propositions de la direction et une concertation sur l’organisation future du Smur ». Un entretien leur a été proposé, lundi 3 octobre. « Il s’agit d’une réunion de service avec la direction du personnel, sur la forme, ce n’est pas ce que nous attendions », regrette Olivier Leclère.
Parallèlement, les assistants de régulation médicale du Samu 61 (Service d’aide médicale urgente – 14 personnes) sont également entrés en grève, mercredi 28 septembre. En cause ? La régionalisation du Samu 61 et « son avenir compromis dans l’Orne ».
Mercredi 5 octobre, ce sont les infirmier(ère)s des urgences, qui pourrait rejoindre le mouvement : pour que la seconde équipe du Smur soit conforme, elle va être complétée par la présence d’une infirmière (c’est ce que préconise l’Anap). Chaque équipe médicale du Smur doit en effet être composée d’un médecin urgentiste, d’un infirmier ou infirmier anesthésiste et d’un ambulancier. La direction du centre hospitalier d’Alençon envisage de faire appel à un infirmier(ère) des urgences, pour assurer cette mission. « Le personnel est contre et demande le recrutement d’un nouveau professionnel de santé », rapporte la CGT.
Les équipes du Smur et du Samu, assignées, assurent bien sûr leurs missions pendant la grève. « Pas question de prendre le malade en otage ». Plusieurs banderoles ont été accrochées à l’entrée de l’hôpital, rue de Fresnay. Le public est solidaire avec les personnels mobilisés : plus de 2 300 signatures « de soutien » (1 800 sur papier et 500 signatures numériques) ont été recueillies.