Depuis lundi 19 septembre, le personnel du SMUR (Service mobile d’urgence et de réanimation – 15 personnes) de l’hôpital d’Alençon est en grève. Ambulanciers, infirmiers-anesthétistes et médecins refusent la réorganisation de leur service telle que voulue par la direction du CHIC (Centre hospitalier intercommunal) Alençon-Mamers. Un projet de réorganisation faisant suite aux préconisations de l’ANAP (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé), qui a réalisé un audit fin 2015 à l’hôpital.
« Non à la suppression des astreintes »
Le « seul bon point » : « Compléter la seconde équipe du SMUR avec la présence d’une infirmière », rapporte Olivier Leclère, ambulancier depuis 32 ans. « Mais il ne s’agit là que d’une mise en conformité des équipages », précise le représentant CGT – chaque équipe médicale du SMUR doit en effet être composée d’un médecin urgentiste, d’un infirmier ou infirmier anesthésiste et d’un ambulancier.
Dans le viseur ? La réorganisation du fonctionnement des ambulanciers. Actuellement, le SMUR du CHIC fonctionne avec trois ambulances le jour. Et une ambulance postée (sur site, à l’hôpital) ainsi que trois d’astreinte la nuit. L’Anap préconise trois ambulances le jour, et trois postées la nuit. Fini les astreintes. « Et fini les départs en fin de service : si un ambulancier doit terminer à 20 h, il ne pourra, par exemple, pas se rendre sur un trajet long à 19 h », explique Jean-Marc Chompton, cadre technique chargé de la gestion des ambulances du SMUR. Avec la fin des astreintes, c’est « la flexibilité du service qui trinque », s’inquiète le personnel. « Avec une ambulance postée et trois d’astreinte, nous nous gardons la possibilité de répondre à l’urgence, et pas seulement à Alençon. Avec la réorganisation voulue, nous perdons un poste. C’est brutal, nous ne pourrons plus fonctionner sereinement », regrette Olivier Leclère.
Toutefois, ce mode de fonctionnement préconisé est loin d’être effectif. « Le système actuel est pérenne et viable, et l’ARS – Agence régionale de santé – estime qu’il est urgent d’attendre avant de modifier quoi que ce soit », indique le représentant CGT.
Ce qu’attendent les grévistes ? « Des propositions de la direction et une concertation sur l’organisation future du SMUR ». Mais pour l’heure « la communication est au point mort et le conflit se durcit. Il pourrait se propager à d’autres services », rapporte Jean-Marc Chompton.
Plus de 1 600 signatures “de soutien”
Les équipes du SMUR, assignées, assurent bien sûr leurs missions pendant la grève : « Pas question de prendre le malade en otage ». À l’entrée de l’hôpital, rue de Fresnay, elles ont déployé de grandes banderoles. Sur l’une d’elle on peut lire : « Moins de moyens, plus de danger pour vous ». Un message qui ne laisse pas indifférents les patients : plus de 1 600 personnes ont apporté une signature en guise de soutien au SMUR. Un cahier de doléances sera également transmis à l’ARS.