“On ne réfléchit pas quand ça arrive ! Ma caisse, c’est le fruit de mon travail ! Il n’est pas question qu’on me la prenne.” Deux jours après s’être fait braquer, le propriétaire du tabac-presse du Point-du-Jour, dans le quartier de Courteille à Alençon, ne se veut pas héroïque. “Je dors mal depuis”, convient-il.
Samedi 17 septembre, vers 19 h, il a vu un homme, encagoulé, passer de l’autre côté de son comptoir et pointer une arme dans sa direction en le sommant de lui remettre la caisse. En réponse : le commerçant l’a ceinturé. Il était accompagné d’un complice, également encagoulé et armé, qui a violenté le commerçant pour aider son compère à prendre la fuite. Or, alerté par le bruit dans la boutique, le fils du commerçant a débarqué dans le commerce et à la vue de la scène, à, à son tour, ceinturé le second braqueur.
La Police a alors interpellé les deux hommes : des Alençonnais de 22 et 26 ans. Sans emploi et en quête d’une formation pour le premier, SDF pour le second.
Deux infractions en un mois
Lors de leur garde à vue, les deux hommes ont reconnu être les auteurs du vol à main armée commis au Carrefour Contact-Marché de la rue de Verdun, le 25 août dernier, là encore à l’heure de la fermeture de la boutique. Le caissier braqué et le patron de la société qui gère le supermarché se sont portés parties civiles. Le premier réclame 500 euros de dommages et intérêts. Le second : le montant de la somme dérobée, soit 129,98 euros.
Déférés au Parquet, les deux jeunes hommes ont été présentés devant le tribunal correctionnel d’Alençon, dans le cadre de la procédure de comparution immédiate. Comme la loi les y autorise, ils ont demandé un délai pour préparer leur défense.
La vice-procureure a requis le placement des deux prévenus en détention provisoire “car les deux infractions ont eu lieu à un mois d’intervalle et les deux hommes ont des dettes liées à des stupéfiants pour l’un et des problèmes financiers non solutionnés pour le second. Donc ils pourraient avoir recours, de nouveau, à cette solution de facilité que celle de s’en prendre à autrui et aux biens d’autrui”.
Après en avoir délibéré, le tribunal a ordonné le placement en détention provisoire des deux hommes jusqu’à la date de leur jugement fixée au mercredi 7 décembre. Le plus âgé étant en récidive légale, il encourt jusqu’à 10 ans de prison.
Ils ont tous les deux été conduits à la maison d’arrêt de Coulaines.