Noble car réservé à des professionnels et la prestation donnée vendredi 2 septembre en la basilique Notre-Dame, pour l’ouverture du Septembre musical, changeait du registre du joueur de piano électrique de brocante de quartier.
Thierry Escaich a envoûté la nef en jouant du Bach (évidemment) mais également en se révélant un pro de l’impro.
Muet depuis 1976, l’orgue est donc sorti de sa mise en quarantaine, en partie grâce à ce virtuose dont le récital a pu être suivi par le public, via un écran.
Un artiste aux allures de Pierre Henry, Alain Souchon voire Einstein, un Rick Wakeman bien éveillé et bien inspiré, dialoguant à distance avec Pieter-Jelle de Boer, chef d’orchestre et as du chœur instrumental où se distinguait la cavalerie des archets.
Comme le soulignait Philippe Toussaint (président du Septembre musical) en préambule, la renaissance de l’orgue était ce soir-là le cœur du sujet. Un orgue avec lequel le public a communié, avec amour et délice, durant deux petites heures. Un orgue d’anti-barbarie, surtout lorsque le profane et le sacré s’épousent comme dans un concerto de Poulenc.
JMF
