Il le dit lui-même : « je ne suis pas un nostalgique ».
Mais Robert Chevallier aime tout ce qui touche au passé. L’Histoire avec un grand H – la Normandie est un terrain de jeu idéal -, le patrimoine local – il est président de l’association des Amis du patrimoine dans sa commune de Colombiers -, la généalogie – il a entrepris des recherches familiales – et… les motos !
Secrétaire du Retro moto club alençonnais qui fêtera ses 25 années d’existence l’année prochaine, il est avant tout un passionné. Dans son garage, il possède en ce moment quatre motos. Des « modernes » comme sa Guzzi de 2008 ou sa Suzuki GN 250 de 1994. Et des plus anciennes comme une Guzzi T3 850 cm3 de 1976 et surtout une 500 Velocette datant de 1959.
Première bécane à 250 francs
Depuis sa toute première moto, une 125 Terrot acquise à ses 17 ans pour 250 francs à l’époque, Robert est devenu propriétaire d’une bonne douzaine de motos. D’abord des « petites machines, faute de moyens »
Sa passion a débuté avec l’arrivée des motos japonaises dans les années 1960. « Plus modernes, plus propres que les européennes, elles ont attiré de nombreux jeunes comme moi ». Après avoir passé son permis de 125 cm3 en décembre 1965, il devient président de la section moto de la MJC, la maison des jeunes et de la culture, en 1968.
La même année il passe son permis grosse cylindrée au volant de sa 350 Horex, une moto allemande « pas courante à l’époque ».
La Velocette est venue à lui
Peu à peu, la bande d’amis de la MJC se disperse mais pour Robert Chevallier la passion reste. Honda, BMW, Triumph… il enchaîne les marques comme les kilomètres. Mais un nom lui trotte dans la tête : une Velocette.
« Comme son nom ne l’indique pas, c’est une moto anglaise qui n’était plus produite depuis 1971 ».
Jusqu’au jour où, il y a une trentaine d’années, il reçoit un coup de téléphone du Velocette club de France, passé peu de temps avant dans les Alpes Mancelles à Saint-Céneri-le-Gérei. Ils ont appris qu’un étudiant américain qui vivait en Angleterre « s’est amouraché avec une jeune Française ». Il cherche à vendre sa Velocette en France, ou bien il la renverra aux États-Unis. Robert Chevallier saute sur l’occasion et devient propriétaire de la moto ancienne qu’il convoitait.
Depuis, il la bichonne. Retraité du secteur bancaire, il avoue ne pas être un grand mécano. « Il y a des choses que je ne fais pas sur ma moto. Je peux restaurer un peu de tout mais je ne touche pas à la grosse mécanique ».
En revanche, il voyage. « Avec les Retro moto club, j’ai retrouvé des copains de la MJC ! On s’était perdu de vue pour des raisons professionnelles et on roule de nouveau ensemble aujourd’hui. » Tous les ans, ils partent à la Coupe Moto Légende qui a lieu à Dijon. Et le cortège a un certain cachet. « Avant, nous prenions chacun nos motos modernes mais depuis deux ans, nous les retraités, partons avec nos motos anciennes. Il y a 10 motards et 6 sidecars ».
Qu’est ce que la Coupe moto légende ?
La vitesse ne l’intéresse pas
En 1999, il est également parti pour l’Île de Man, au beau milieu de la Grande-Bretagne. Depuis 1907, il s’y déroule le Tourist Trophy, une course impressionnante connue de tous les amateurs de motos et de frissons. Là-bas, les pointes de vitesse sont hallucinantes, au point que la course a coûté la vie à plus de 240 pilotes depuis sa création.
Robert Chevallier, lui, ne fait pas de la moto pour la vitesse. « Je n’aime pas particulièrement cela. Quand nous partons pour Dijon, nous roulons à 80 km/h sur les petites routes de campagne. Nous y allons tranquillement sur deux jours. Les seules péripéties qui peuvent nous arriver sont mécaniques. »
« Même en roulant doucement, les sensations sont agréables sont agréable sur les motos anciennes. Cela accroît la sensation de liberté et pas question de prendre l’autoroute. »
C’est pour ressentir ces sensations qu’à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Louis-Guillaume Perreaux, le Retro moto club alençonnais organise une balade entre Almenêches et Alençon. Une manière de rendre hommage à celui qui est à l’origine de sa passion.
Inscriptions pour la balade au 02 33 26 49 94 ou 06 20 81 67 92. Courriel : retmotale61@gmail.com.
Exposition Perreaux à l’Hôtel du Département à Alençon du 26 juin au 2 octobre.