S’il existe une « Bretagne bretonnante » il est aussi une « Normandie… normande ! »… et Cherbourg en incarne la capitale !
Au creux des doux rivages du Val de Saire s’étendent les premiers contreforts cherbourgeois devant de solides rochers qui forment de dangereux écueils, au large de Gateville, bien connus des téméraires navigateurs. La baie, l’une des plus somptueuses d’Europe, s’ouvre sur un paysage sauvage, balayé par les vents, les courants mais aussi les légendes…
Plus beau village de France
Nous vous invitons à vous arrêter à Barfleur, petit port aujourd’hui officiellement reconnu comme « L’un des plus beaux villages de France »…
L’originalité de cette commune est d’être la plus petite du département. Elle est uniquement constituée de l’agglomération qui jouxte le port. Au fil des siècles, la mer a rongé une grande partie de Barfleur et ce que la Guerre de Cent Ans n’avait pas démolie, la mer a fini par le faire …
La plus grande partie de la ville médiévale a été submergée et l’ancien port, où les souverains anglo-normands s’embarquaient à bord de « La Mora », est devenu impraticable ! Le promontoire sur lequel est édifiée l’église de Barfleur était jadis situé au cœur de la cité !
Le port du Débarquement
Pour nombre de nos voisins Britanniques, Cherbourg est avant tout le port de débarquement en Normandie ! Ce fut une étape « transatlantique », sur la « route » des Etats-Unis, réputée où le légendaire « Titanic » fit escale en 1912 lors de sa première et dernière traversée en direction de l’Amérique du Nord et du port de New-York ! La « cité de la Mer » rappelle ce passé. La ville portuaire conserve un charme un peu ancien qu’a su ressusciter Jean Mabire, natif de Cherbourg et journaliste avant de porter le flambeau d’une « certaine » Normandie.
La cité exerce cet enchantement malgré les terribles destructions qui lui furent infligées vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ville d’ « atmosphère », Cherbourg est citée comme le « … bout du monde où on ne vient pas par hasard, chargée d’histoire, stratégiquement unique et à laquelle les rumeurs donnent un aspect suranné … »
S’y mêlent le rêve, les bruits, les parfums et l’ambiance des villes de bord de mer, rythmés par les odeurs de la mer, les contrastes des moteurs de bateaux et les cris des mouettes… «les maôves » dans le patois du nord-cotentin.
Théâtre à l’italienne, fontaine…
Le théâtre à l’italienne, la fontaine monumentale, les jardins exotiques qu’il ne faut rater sous aucun prétexte, ainsi que les parcs pittoresques tels que se présentent le jardin public de l’avenue de Paris, le parc Emmanuel Liais, le jardin de l’Hôpital Maritime et le jardin d’arboriculture, dénommé aussi « d’acclimatation ». Ils doivent absolument faire partie de votre parcours de découverte !
Surmontant la rade officielle la plus vaste du monde, le Fort du Roule rappelle, comme la statue de Napoléon Bonaparte pointant son doigt… sur « la perfide Albion », le passé militaire de ce havre fortifié, qui demeure encore aujourd’hui port de commerce, de pêche, de plaisance et réserve aux visiteurs un accueil toujours égal…
Sur les hauteurs de Cherbourg, dans un site enchanteur, vous découvrirez également le petit village de La Glacerie (sur lequel nous reviendrons) et son riche musée d’A.T.P. Du jardin de cette ferme typique qui lui sert de cadre, vous est offert un exceptionnel panorama sur Cherbourg et son environnement.
A Urville-Nacqueville, à l’Ouest de la ville, un détour s’impose au Château de Nacqueville. Celui-ci fut construit au début du XVIe siècle et remanié aux XVIIIe et XIXe siècles. C’est l’un des plus beaux édifices civils du Cotentin. Sur sa façade, une inscription rappelle la dernière incursion anglaise dans le secteur : « les Anglais ont descendu le 7 d’aouest 1758 (SIC) ».
Le parc romantique dessiné au XVIIIe siècle, s’étend jusqu’à la mer et procure aux sinus des visiteurs à certaines époques d’agréables effluves provenant de ses hautes futaies et des nombreux bosquets de rhododendrons.
Plus petit port de France
Après Tourlaville, en poursuivant la côte, on découvre Port-Racine village considéré comme abritant « le plus petit port de France », à Saint-Germain-des-Vaux puis le paysage grandiose du Cap de la Hague ; la Baie d’Ecalgrain et enfin le Nez de Jobourg qui sont autant d’invitations à la rêverie !
La côte Nord du Cotentin présente une alternance de plages et de falaises d’Est en Ouest jusqu’au fameux Cap de La Hague, « vigie de rochers face aux déchaînements de la mer ». De là, on accède au Nez de Jobourg et à ses pics rocheux hauts de 128 mètres ! C’est sur ces falaises, assure-t-on, que se trouvent les plus anciennes roches d’Europe ! Elles sont, paraît-il, vieilles de plus de deux milliards d’années.
Faites un saut, si vous en avez le loisir, à la réserve ornithologique de la Mare de Vauville. Le cadre de fuchsias, mimosas et palmiers dans ce secteur démontre, s’il en était besoin, la douceur du climat qui y règne…
La côte Ouest se caractérise par des « havres ». Après la « Côte des Isles », un cordon dunaire régulier court, le long de la grande bleue, jusqu’à Granville. A noter, dans le minuscule abri de Goury, la station de sauvetage qui est originale avec ses deux voies de lancement de la barque salvatrice. Puis ce sont les ports de Portbail, Barneville-Carteret, aménagés en escales de plaisance, qui sont très appréciés de nos « cousins » des îles normandes.
« Barneville-Plage » serait la plus ancienne station balnéaire française !
Le Cap de Carteret, en partie ensablé, est un endroit de promenade agréable et pittoresque face aux îles. A Port-Bail, une visite de l’église du XVe siècle s’impose ! Cet édifice accueille, à la belle saison, concerts et expositions.
Pour les fanas de nature à noter les dunes « Lindergh » (Elles portent ce nom depuis que l’aviateur d’origine américaine : Charles Lindbergh (1902/1974) aurait survolé cette plage lors de sa traversée en l’Atlantique en 1927) et « Le Havre de Portbail »…
Gérard ROGER.